Le nouveau rapport de gestion et de durabilité fixe des ambitions fortes pour SIG. Son Président, Michel Balestra, et son Directeur général, Christian Brunier, expliquent le sens de ces engagements.
SIG fait évoluer son rapport de gestion afin dʼy inclure une partie dédiée à la durabilité. Audelà de la volonté de répondre à la contrainte légale fixée dans le Code des obligations, quʼestce quʼun tel rapport apporte à lʼentreprise ?
Christian Brunier : Ce rapport de gestion et de durabilité rejoint la démarche de notre Pacte climatique, grâce auquel nous avons déjà pris un grand nombre dʼengagements. SIG souhaite en particulier faire preuve dʼexemplarité dans ses propres activités, en réduisant notamment ses émissions de gaz à effet de serre. Le rapport de gestion et de durabilité permet de dresser un état des lieux de la situation actuelle et de se donner des objectifs précis. Grâce à cet outil, nous pouvons capitaliser sur nos acquis, tout en définissant la feuille de route qui va nous permettre de combler nos points faibles.
Michel Balestra : SIG a toujours été exemplaire en matière de transition énergétique. Ce rapport permet de mettre en évidence nos avancées, et de formuler nos objectifs de manière précise. Cʼest aussi un moyen de renforcer la durabilité dans la culture de l'entreprise.
SIG veut augmenter fortement sa production dʼénergie électrique et thermique dʼorigine renouvelable. Les objectifs fixés pour 2030 sont-ils réalistes ?
Christian Brunier : Nous avons pris un léger retard, mais il est lié au démarrage des projets. Pour le développement de la thermique, par exemple, nous sommes désormais passés à un déploiement plus soutenu. Donc, oui, les objectifs sont ambitieux mais restent atteignables. Nous lʼavons vu il y a quinze ans lors du lancement du programme éco21 ; les débuts ont été difficiles puis nous avons rapidement dépassé les objectifs. Enfin, je rappelle quʼil y a urgence climatique. Il faut aller vite.
Michel Balestra : Dans les projets industriels, il y a toujours un moment où les techniques et les processus finissent par se mettre en place, et on assiste à des accélérations qui paraissaient impossibles au départ. Les objectifs ambitieux sont le meilleur moyen dʼaccélérer les processus.
Comment voyez-vous le rôle de SIG dans la transition énergétique ?
Michel Balestra : Nous jouons certes un rôle central, par exemple dans le déploiement des réseaux thermiques, mais les PME actives dans ces nouvelles activités industrielles sont également très importantes pour assurer cette transition. En 2022, le peuple a, à une large majorité, confié à lʼEtat la mise en place des réseaux thermiques structurants (RTS), et ce dernier nous a mandatés pour en réaliser lʼépine dorsale. Mais seuls, nous ne pourrons pas tout faire. Lʼobjectif est de créer un écosystème au sein duquel nous collaborons avec les entreprises locales. Nous travaillons par subsidiarité. SIG a les capacités dʼinvestissements et les compétences, les PME ont lʼagilité, lʼefficacité et le savoir-faire. Cela crée un biotope qui fonctionne harmonieusement.
Quels sont les freins possibles à ce développement ?
Christian Brunier : Une des difficultés sera de trouver du personnel formé aux nouveaux métiers de la transition énergétique. Il faut former davantage de jeunes en rendant ce secteur plus attractif. Cela passe notamment par le fait de leur dire quʼen embrassant ces professions, ils font du bien à la planète.
SIG veut augmenter la part de femmes cadres de 19 à 30% dʼici à 2030. Quʼest-ce que cela implique en terme de gestion des ressources humaines ?
Christian Brunier : Cʼest très ambitieux, mais cela doit être possible. Cela implique, lors des recrutements ou des promotions internes, de solliciter plus activement les candidatures féminines. Le but est dʼassurer une plus grande diversité, ce qui contribuera à rendre l'entreprise plus efficace.
Michel Balestra : Avant notre arrivée il y a dix ans, il nʼy avait eu, dans lʼhistoire de SIG, quʼune seule femme au sein de la Direction générale. Elles sont désormais trois sur huit membres. Il est parfaitement souhaitable et possible que nous atteignions nos objectifs de mixité.
Un des engagements vise une « juste rentabilité » des activités de SIG. Quʼest-ce que cela signifie ?
Michel Balestra : Nous devons disposer dʼune marge industrielle suffisante pour assurer le financement de nos investissements et lʼentretien de nos installations, mais sans chercher à faire des marges excessives. Notre rôle est de proposer un rapport qualité/prix acceptable, et nous le faisons. A titre d'exemple, le canton de Genève est le deuxième canton le moins cher de Suisse sur les tarifs dʼélectricité.
Christian Brunier : Plusieurs de nos activités sont en monopole, cʼest une grande responsabilité. Il est normal dʼêtre les plus exemplaires possible sur la maîtrise de nos coûts, et dʼoffrir des tarifs attractifs pour les particuliers ainsi que les entreprises.
Monsieur Balestra, vous avez présidé SIG durant dix ans. Quel message adressez-vous pour votre départ ?
Michel Balestra : Je remercie lʼensemble de lʼentreprise pour la qualité des prestations offertes au public, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Jʼaime cette entreprise et les gens qui y travaillent. Je suis fier de lʼavoir présidée et je la quitte avec le sentiment du travail accompli.
